Le stress serait-il la source de tous nos maux ? Selon le Docteur Benson du Mind Body Institute de l’Université d’Harward, 80% des consultations médicales seraient liées au stress. Pour l’Europeen Agency for Safety and Health at work, 50 à 60% des journées de travail perdues sont liées au stress ce qui représente un coût de l’ordre de 20 Milliards d’Euros par an dans la communauté européenne.
Mais tout d’abord qu’est-ce que le stress ? Nous pouvons le définir comme la réaction à un stimulus physique, mental, social ou émotionnel. Ce stimulus peut être ponctuel ou permanent, prévu ou inattendu, positif ou négatif et enfin son intensité peut varier. Le stress est donc la réaction de l’organisme à une situation difficile à gérer. Face aux situations de stress, chaque personne réagit de façon différente en fonction de son propre patrimoine physiologique et de son état psychologique. Le niveau de résistance au stress est donc variable d’une personne à l’autre.
A l’origine, le stress sert à nous protéger, à nous permettre de répondre à une situation de danger. C’est une réaction de survie. On imagine aisément que l’homme de Cro-Magnon chassant le Mammouth avait besoin de la totalité de ses ressources physiques pour lancer sa lance avec toute sa puissance (le combat) ou alors pour courir très vite et très longtemps (fuite). L’ensemble des réactions physiologiques du corps ont donc pour rôle de permettre de combattre ou de fuir. Ainsi l’organisme produit des hormones telles que le Cortisol (apport énergétique) et l’Adrénaline (action sur le rythme cardiaque, hausse de la pression artérielle) pour préparer le corps à l’action. Cela entraine une accélération du rythme cardiaque et de la respiration, une hausse de la pression artérielle et de la température du corps. Les muscles se tendent et exigent de plus en plus d’oxygène. Cet effort intense de réponse à la situation stressante ne peut durer éternellement, le corps à besoin de se reposer pour récupérer. Si le stimulus stressant se prolonge trop longtemps le corps n’arrive plus à gérer la situation et la production des hormones se dérègle. C’est ainsi que cette réaction à l’origine de survie peut devenir une réaction de destruction. Les conséquences de ces dérèglements sont multiples et variables suivant les personnes : difficultés relationnelles, addictions, douleurs (troubles musculo-squelettiques), blessures, maladie, dépression… cette liste est loin d’être exhaustive. Comme un moteur de voiture, le corps ne peut fonctionner en zone rouge (surrégime) trop longtemps sans risque de casse.
Afin de pouvoir retrouver son équilibre le corps doit se ressourcer en stoppant tout d’abord la production d’Adrénaline et de Cortisol. L’arrêt est donc nécessaire. D’autres hormones entrent alors en action afin de retrouver du calme et de la sérénité. On peut citer l’Ocytocine (hormone dite de l’attachement et de l’amour que l’on stimule par les câlins), la Dopamine (neurotransmetteur actif dans les mécanismes de récompenses), la sérotonine (régulateur de l’humeur et des émotions) ou encore l’endorphine (hormone dite du bonheur sécrétée par la pratique du sport). Bien sûr il n’est pas possible de décider de produire ces hormones de récupération et il semble parfois impossible de simplement sortir du cercle infernal dans lequel on (s’) est enfermé d’autant même que parfois nous n’en avons pas conscience. Alors comment faire ?
L’une des choses prioritaires à faire en situation de stress est de redonner de l’oxygène au corps : Respirer. Nous avons vu plus haut, que l’une des réactions au stress est la tension des muscles et l’augmentation de leur besoin en oxygène. Notre diaphragme, muscle puissant situé à la base de nos poumons, se raidit lui aussi. La première conséquence de cette tension est de limiter le volume de l’air inspiré. Ainsi la respiration devient thoracique. Le souffle devient court et se limite à la poitrine, soit 30% de la capacité respiratoire. Le système risque donc de s’emballer car les muscles ont besoin de plus d’oxygène et la capacité respiratoire est réduite. De ce fait l’accélération du rythme respiratoire n’arrive pas forcément à fournir la demande. Le corps et le cerveau manquent d’oxygène. Reprendre le contrôle de sa respiration en inspirant profondément, jusque dans le ventre, permet de ramener plus d’oxygène dans les muscles et de les détendre. Le fait de rendre consciente notre respiration occupe notre cerveau qui ne se laisse plus envahir par les réactions émotionnelles liées au stress. Ainsi en situation d’urgence nous pouvons permettre à notre corps de retrouver des ressources pour prendre de nouvelles décisions. La production d’hormones dites de « récupération » s’en trouve stimulée. Apprendre à utiliser la totalité de sa capacité respiratoire (respiration abdominale) nécessite un entrainement quotidien. En effet, certaines règles de notre société (tiens-toi droit et rentre ton ventre) ont altéré cette capacité à respirer profondément. Retrouver cette respiration naturelle (celle des bébés) et pouvoir détecter un changement dans notre respiration sont donc des nécessités pour mieux faire face aux situations de stress et réguler les réactions physiologiques, émotionnelles et comportementales qui en découlent.
Le deuxième axe de travail est d’apprendre à « débrancher » notre cerveau. Le stress s’amplifie à mesure que nos pensées se font obsédantes. Pour ce faire la pratique régulière de la méditation permet d’apprendre « à faire le vide ». Prendre le temps dans la journée, de s’arrêter, de se libérer des pensées en concentrant son attention sur un objet, sur la flamme d’une bougie, sur sa respiration ou sur toute autre chose, sans suivre les idées qui se présenteraient à notre esprit juste en les laissant passer, permet d’augmenter sa capacité de récupération et de prise de distance avec ses propres émotions. L’impact physiologique de la pratique de la méditation est aujourd’hui prouvé par les neurosciences. Il n’est pas nécessaire de devenir moine bouddhiste pour profiter des bienfaits de cette pratique. Par contre comme pour une activité sportive, l’entrainement et la persévérance sont nécessaires afin de voir les bénéfices se manifester dans notre vie de tous les jours.
La Sophrologie en associant les techniques de respiration et la méditation est donc tout à fait adaptée pour traiter les situations de stress. Une pratique régulière apporte du bien-être et permet de retrouver des énergies vitales nécessaires pour franchir les épreuves de la vie. Par cette pratique, il est possible de faire émerger ses propres ressources positives sur lesquelles il est possible de s’appuyer de façon durable. La sophrologie n’est pas inductive, elle permet de ramener à notre conscience les fondements positifs de son être sur lesquels il devient possible de construire sereinement son histoire.
Enfin, prendre soin de son corps par des pratiques sportives douces et sans excès (permettant la production d’endorphines) et par une alimentation adaptée permet d’augmenter notre capacité d’action face à des situations difficiles. Au même titre que nous entretenons notre logement pour y vivre dans de bonnes conditions, il est nécessaire d’entretenir notre corps pour que notre esprit y vive confortablement. Nous pouvons imaginer notre âme comme le locataire de notre corps. Elle a besoin pour s’épanouir d’un hébergement accueillant. Notre équilibre psychologique, et donc notre capacité à surmonter des épreuves est ainsi directement en lien avec notre forme physique. Au même titre que l’état d’esprit impacte notre corps (les souffrances psychologiques s’engramment dans le corps et peuvent provoquer des douleurs chroniques), la forme physique est en lien direct avec l’état psychologique. On retrouve là une idée très ancienne décrite par le poète latin Juvénal dans ses Satyres « Un esprit sain dans un corps sain ».
Les croyances, les rêves, les quêtes amplifient le phénomène de stress. Souvent nous confondons nos buts et nos objectifs. Nous pouvons définir le but comme ce que nous souhaitons atteindre et nos objectifs comme les étapes intermédiaires que l’on se fixe pour atteindre le but. Il existe une différence fondamentale entre le but et l’objectif. Le but dépend de facteurs qui ne dépendent pas de nous. L’objectif que nous nous fixons ne dépend que de nos choix et de nos actions. Un objectif se doit d’être simple, mesurable, atteignable, réaliste et temporel. Par exemple mon but est d’être en bonne santé (cela dépend de nombreux facteurs environnementaux) et mon objectif est de pratiquer une demie heure de marche tous les jours (cela ne dépend que de ma volonté). En portant notre attention sur ce qui dépend de nous, nous nous mettons dans une situation d’acteur de notre vie. Porter notre énergie sur ce qui ne dépend pas que de nous, nous amène à subir notre environnement, à y réagir et finalement à nous comporter comme une victime. Être acteur de sa vie est une clé pour passer les épreuves de la vie.
Enfin se fixer des règles de vie permet à la fois de se donner un cadre de sécurité (sécurité intérieure s’appuyant sur des valeurs avec lesquelles on ne transige pas) et une ligne directrice (la vision vers où je souhaite mener ma vie). Disposer de ce cadre de sécurité intérieure et d’une ligne directrice pour sa vie permettent de se raccrocher à des valeurs profondes lors des périodes de tempête intérieure. Je vous propose de réfléchir sur les quatre accords toltèques de Don Miguel Ruiz. Don Miguel Ruiz est un célèbre Chaman mexicain. Il nous livre sa sagesse au travers de ses quatre accords Toltèques pour vivre en accord avec soi-même et avec les autres. Je vous propose donc de méditer sur ces quatre règles de vie :
Que votre parole soit Impeccable (Le terme impeccable issue de la traduction de l’espagnol n’a pas de correspondance directe dans notre langue, nous pourrions la rapprocher de parole bienveillante et intègre)
Quoiqu’il arrive n’en faites jamais une affaire personnelle (ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité. Appliquer cet accord permet de ne plus se comporter en victime des autres et de son environnement.)
Ne faites aucune supposition (se contenter de rester sur les faits, ne pas faire porter d’intentions aux autres, poser des questions pour ne pas laisser de zone d’ombre)
Faites toujours de votre mieux (le « mieux » change chaque instant, le « mieux » d’aujourd’hui est peut-être moins que le « mieux » d’hier. Faire de son mieux permet d’éviter de se juger).
En tentant d’appliquer ces quatre accords au quotidien, il devient plus aisé de vivre en accord avec sa personnalité profonde et de prendre de la distance avec les situations stressantes du quotidien. Comme le disait le philosophe Friedrich Nietzsche : « Ce qui ne me tue pas me fortifie ». Ainsi les évènements de la vie peuvent devenir des sources d’enseignement et peuvent permettre de renforcer sa confiance en soi, dans les autres et dans la vie.
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